vendredi 19 octobre 2012

Le Blosne, un quartier en mutation

Le projet de rénovation du Blosne est connu dans ses grandes lignes : densifier la trame existante par l’apport de quelque 3000 logements, créer un coeur urbain tout en conservant un environnement verdoyant et des îlots intérieurs permettant l’intimité. 



A l’occasion de l’ouverture de la Caravane des quartiers, les habitants étaient invités à s’exprimer et à découvrir les avancées du projet, jeudi 18 octobre. La soirée s’est déroulée en ateliers à thème, par petits groupes.



Faire venir une population différente


“L’intérêt du projet est qu’il valorise le logement ancien tout en créant du neuf” explique André Sauvage, sociologue. “Il y a une volonté de faire venir une population différente, des étudiants, des cadres, d’ouvrir le quartier à toutes les classes sociales. Il y a des efforts à faire sur l’isolation phonique et thermique des immeubles existants.” Des logements qui datent des années 1970 et qui seront obsolètes si rien n’est fait par les copropriétaires.

“C’est un vrai problème” pointe André Sauvage. Pour créer un coeur de quartier et animer l’espace urbain, le sociologue verrait avec intérêt des ramblas au Blosne, sur le modèle de Barcelone. “C’est un pari. De longues avenues piétonnes bordées de commerces et de terrasses pourraient créer des conditions favorables, notamment à l’est, sur la Zac Prague-Volga.” André Sauvage est favorable à l’implantation de petits services, de commerces de proximité. “Il n’y a rien aujourd’hui pour les gens qui vont travailler à l’hôpital et qui arrivent par la station du Blosne.”


Marie-Françoise, une habitante, vit depuis de nombreuses années square de Sofia. “Je vis dans un petit collectif entouré d’arbres et d’oiseaux, tout près du Crapa. Je m’y plais bien.  La population est multiraciale. C’est animé.” Marie-Françoise pense qu’il est important de “favoriser les lieux de rencontre, soigner l’éclairage nocturne”.

Un “plan lumière” est ainsi prévu dans le projet. “A  la tombée de la nuit, les immeubles s’effacent, les équipements de proximité ne sont pas valorisés. Or, il y a des usages nocturnes” explique un urbaniste. “Il y a un effort à faire sur les tonalités de lumière, l’éclairage au sodium ne valorise pas les couleurs.” L’enjeu? Rendre conviviaux les lieux où les habitants auront plaisir à aller.

L’Apras pense nécessaire de valoriser les “micro-sites de vie sociale” et notamment les locaux associatifs. “Beaucoup de gymnases ne sont pas visibles aujourd’hui, pas reliés à l’espace public. On peut imaginer des espaces polyvalents à l’entrée des salles de sport, avec des activités socio-éducatives favorisant le brassage des populations” avance un sociologue. Les équipements en pied d’immeuble seront privilégiés à la création de salles dédiées. Un ludopôle est envisagé, une maison des jeux qui intéresserait les jeunes, les familles, les personnes âgées. Hervé, habitant du Blosne, est plutôt satisfait de la parole donnée aux habitants. “Il faut qu’elle soit prise en compte jusqu’au bout par la ville et par les urbanistes.”  Jérôme Méar (photos Stéphanie Priou)

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