vendredi 19 octobre 2012

Le Blosne par les chemins creux

Ipad en main, une trentaine de personnes ont suivi cet après-midi la visite du Blosne commentée par des membres de la commission histoire du quartier. Histoire justement de découvrir ou redécouvrir, en cinq étapes, le Blosne d'hier, lorsque les champs n'avaient pas cédé la place aux immeubles à partir des années 60-70.


Sous la grande halle du Triangle, Georges Letrouit rappelle la débat animé qui a eu lieu à la fin des années 70 entre la ville,qui voulait alors construire des logements, et un regroupement d'associations qui défendait l'idée d'un centre culturel sur les 3
ha disponibles à cet endroit de la Zup Sud. Finalement, les secondes ont obtenu gain de cause.

"Le conseil a fini par accepter la construction du Triangle qui a débuté en 1983 et qu'on a inauguré le  2 mars 1985." Deux ans plus tard, rappelle l'élu rennais Frédéric Bourcier, le président Mitterrand franchit la porte du Triangle au côté du maire Edmond Hervé pour lancer l'arrivée du  câble à Rennes." Au fait, l'origine du nom du Triangle? Tout simplement "parce que le terrain avait la forme d'un triangle"  rappelle Georges Letrouit.



Dans la "rabine" du parc des Hautes Ourmes, l'une des seules zones boisées (d'origine) que l'urbanisation de la Zup Sud a préservées, André Sauvage rappelle que le lieu s'est successivement appelé bois des Corbeaux, bois des Ormes avant de devenir des Ourmes, puis pendant la seconde guerre mondiale bois des Allemands, les occupants l'utilisant alors comme "cimetière sauvage. On
y a enterré des soldats allemands et des Français de mauvaise conduite. On y a relevé près de 380 tombes après guerre." A l'époque, il y avait encore une chapelle dansle bois et un manoir, détruits lors de l'urbanisation du quartier à partir de
1964-65. Autre changement majeur pour les Hautes Ourmes: l'arrivée du métro en 2002.


 Au milieu des pavillons de Sainte-Elisabeth, Michel Brielle raconte l'histoire de "la demoiselle de Laval, autrement dit de Marthe Boutonnet dont l'association "Notre Foyer" a construit près de la moitié des maisons de ce quartier résidentiel, à partir du début des années 70. "Les gens venaient la voir et avec sa collaboratrice, elle s'occupait de tout, du prêtjusqu'à la construction. A l'époque, on ne parlait pas de pomoteurs. Elles cherchaient avant tout à rendre service, pas à senrichir. Ces
dames rendaient même les quelques francs qui n'avaient pas été dépensées pendant la construction." Notre Foyer a ainsi construit 101 maisons à Sainte-Elisabeth et 110 de l'autre côté de l'hôpital.

 Devant l'entrée principale de l'hôpital sud,Bernard Morin rappelle que l'établissement peut être appelé de trois façons différentes: hôpital Fontenoy, hôpital sud et hôpital Anne de Bretagne qui aurait pu devenir son nom officiel dans les années 70. "Il y a 70 ans, on était ici en plein champs", ntre les fermes de la Bintinais, des Hautes Ourmes et de Torigné. "Vers 1980, l'hôpital est devenu un pôle mère-enfant et il s'est agrandi il y a une dizaine d'années" souligne Bernard Morin.




 Place de Torigné, Odile Cardin révèle que "vers l'an mil, il y avait ici une immense forêt". Elle a été progressivement défrichée pour en faire des terres agricoles. En 1954, douze familles vivaient encore dans le hameau du Petit Torigné: des agriculteurs
mais aussi un menuisier, un voyageur de commerce, un militaire... "On faisait ici du cidre qu'on allait vendre dans les cafés de Rennes et on produisait du lait que les femmes et leurs filles allaient livrer dans les familles rennaises ainsi qu'à l'hôpital
et à la prison". Un travail que les enfants accomplissaient le plus souvent à vélo, tôt le matin avant d'aller à l'école: "Oui, la vie était quand même dure à l'époque" soupire une ancienne habitante du quartier.
Vincent Ménard

Une visite à découvrir également sous forme de portfolio. Photos Didier Gouray: 


 Ouverte à tous, la visite est à nouveau proposée samedi à 14h30. Rendez-vous à l'entrée du Triangle

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